L’INFLUENCE DES LANGUES AFRICAINES

Les langues représentent un agent de communication essentiel de l’identité de leurs locuteurs. La connaissance de plusieurs langues mène à l’ouverture d’esprit et à différentes cultures. C’est un moyen de partage et de vivre ensemble par excellence.

Ces dernières années, les phénomènes d’immigration et la mondialisation ont mené à des changements dynamiques dans l’intérêt pour certaines langues. L’Afrique est l’un des continents les plus touchés, devenue un continent stratégique pour l’immigration et les affaires du fait de son potentiel économique important, ceci dans un environnement de grande diversité linguistique et culturelle. En effet, sur les 7102 langues répertoriées sur notre planète, un tiers est parlé en Afrique soit plus de 2000 langues.

La question de l’influence des langues africaines reste peu abordée mais même si des efforts restent à faire pour leur promotion, l’impact des langues africaines se voit déjà dans plusieurs secteurs de développement.

Dans cet article, nous nous proposons d’aborder les points importants de cette influence.

Les langues africaines sont une ressource économique, un facteur de développement

Cette influence économique des langues africaines n’est plus à démontrer.  L’Afrique possède en effet, un patrimoine linguistique riche. Parmi ces diverses langues,113 sont considérées comme majeures partagées par de nombreux pays, soit occupant un statut spécifique dans les pays où elles sont parlées. La connaissance de ces langues, ne ce reste que le parlé s’avère donc indispensable pour prospérer dans les affaires, les opérations économiques ou pour travailler sur le continent et ce d’autant plus, la majorité des Africains ne parle que leur langue locale (69%).

Aussi est-il important pour les États de promouvoir ces langues pour assurer la singularité des affaires en Afrique puisque le continent représente une plateforme incontournable dans les échanges économiques internationaux, ce qui oblige les acteurs à l’apprentissage des langues qui y sont les plus parlées. A ce titre, les langues africaines, outils de travail, comme d’autres langues occidentales (l’anglais, le français, le chinois)  pourraient être un vrai facteur de développement. Beaucoup d’états l’ont compris en institutionnalisant des langues locales comme langues officielles. C’est l’exemple du Rwanda, du Sénégal et du Nigéria …etc.

Les langues africaines sont un facteur d’intégration

Les langues africaines sont au-delà d’un moyen de communication, un vrai véhicule de la culture africaine très variée et qui sous tend un secteur touristique très porteur. La connaissance de la langue s’avère donc indispensable pour la compréhension de la philosophie et des pensées que véhiculent les riches cultures africaines, facteurs importants d’intégration pour travailler ou vivre sur le continent.

Les langues africaines influencent d’autres langues

Depuis des années, l’argot africain inspire la langue française avec des mots qui font désormais partie intégrante de la langue française mais qui en réalité ont des origines africaines. Ces mots sont nombreux et ont contribués à l’enrichissement de la langue française en voici des exemples :

Chimpanzé : Ce terme vient de le République Démocratique du Congo « kivili-chimpenze » qui signifie grand singe
Alphabète : Ce mot provient du Burundi et du Maroc
Toubib : ce terme est une déformation du mot arabe « tbib » qui signifie à l’origine sorcier puis médecin.
Banane : Ce mot vient du Bantou de Guinée
Cola : Il est issu d’une langue soudanaise Café : ce mot provient de l’arabe « qahwa »

Un autre exemple est celui des langues créoles (des antilles par exemple) qui ont été pour la plupart inspirées des langues Africaines pendant l’esclavage avec des similiratités sémantiques évidentes .

Nécessité de l’enseignement et de l’apprentissage des langues Africaines

L’enseignement des langues africaines devient de plus en plus une nécessité du fait de la position stratégique que le continent occupe aujourd’hui dans l’économie internationale avec une population qui en majorité ne comprend pas les autres langues internationales. Travailler en Afrique, ou même y séjourner, nécessitent de plus en plus de bonnes connaissances des langues locales et ce d’autant plus que les États en font de plus en plus la promotion avec de vastes programmes d’alphabétisation des populations dans leurs langues.

En conclusion, ne pas comprendre une langue locale africaine aujourd’hui est un réel frein à l’épanouissement aussi bien économique  que social sur le continent.

Auteurs :
 Ines KAZZAF & Beaudelaire ASSAN

Sources

Claire de Montgolfier, “Ces mots d’arabe que vous utilisez sans le savoir,”  https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/expressions-francaises/2018/07/30/37003-20180730ARTFIG00012-ces-mots-d-arabe-que-vous-prononcez-sans-le-savoir.php

“Cultures” et langues africaines : les emprunts linguistiques, https://www.persee.fr/doc/lgge_0458-726x_1970_num_5_18_2027

Marjolaine GOUE,  “Les mots français d’origine africaine,” http://lautreafrique.blogspot.com/2010/11/les-mots-francais-dorigine-africaine.html

Musanyi Ngalasso Mwatha, “L’indispensable coexistence avec les langues africaines,” https://www.monde-diplomatique.fr/1988/12/NGALASSO_MWATHA/41332

Viola Krebs et Namory Diakhaté, “Langues africaines dans un contexte urbain : la situation du continent et le cas du Sénégal et de la Tanzanie,” https://journals.openedition.org/droitcultures/3944

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